Petite histoire pour la reina del trinidad carnival

Aujourd'hui, j'ai décidé de sortir du "bureau" à 16h45, comme si j'étais encore à l'école primaire et que c'était la fin des classes. D'ailleurs, en toute logique, j'aurais même pu finir à midi puisqu'on est mercredi...mais bon, je ne l'ai pas fait car j'ai une conscience professionnelle qui ne dort jamais et qui m'a ordonné de ne pas. (Mauvaise traduction de l'anglais). Je suis donc sortie me ballader et comme à chaque fois, j'ai eu mon lot de surprises especial Barcelone. Ici, pour se changer les idées, pas besoin d'aller au cinéma. Pour halluciner, pas la peine de prendre de drogues en tous genres. Non! Il suffit de se promener et de regarder autour de soi. Nul besoin de traquer l'insolite avec son oeil de lynx ou de s'introduire volontairement dans un quartier bizarre, ici, tout le temps et partout, c'est la cour des miracles toute entière qui défile tranquillement sous tes yeux.

Tout d'abord, au bout de 5 minutes de marche, voilà que sautille dans mon champ de vision un étrange personnage. Nous sommes rue Escudellers. C'est un punk, un vrai, avec crête et anneaux en ferraille un peu partout, MAIS qui porte aussi des collants noirs tel un danseur de ballet ET qui joue de la flute sous un balcon en regardant obstinément en l'air et en esquissant quelques pas de danse de troubadour. Si vous ne me croyez pas, dites vous que même avec de l'imagination, j'aurais quand même eu du mal à l'inventer. Un peu plus loin, j'entends des cris d'oiseaux sur les Ramblas. Je baisse les yeux...mais oui! c'est bien un cul de jatte qui attire l'attention des touristes en imitant parfaitement le chant de la galinette cendrée. Enfin, pour clore le petit théatre de la rue de ce jour, la présence d'une dizaine de camions de police autour de la Plaza Reial m'ayant mis la puce à l'oreille, je m'interroge sur la raison de leur présence (Au passage, les gendarmes portent un béret de côté plutôt fashion). La réponse ne tarde pas à croiser mon chemin alors que j'avançe dans une petite rue. Un OOOOH (une dizaine de voix viriles) retentissant atteint mes oreilles et je me dirige vers la source de cette clameur, à mi chemin entre la manif et le concert traditionnel catalan. Le OOOOOOOOOOOHHH devient de plus en plus fort et en débouchant de nouveau sur la Plaza Reial, j'entends la suite: OOOOOOOOOOOHLYMPIQUE LYOOOOONNAIS, ON VA CHANTER SEULEMENT POUR TOI, ALLEZ ALLEEEZ". Impressionnée par ce choeur qui résonne dans les rues étroites du Barri Gotic comme dans une cathédrale, j'apercois nos joyeux chanteurs, attablés devant une bonne quantité de bière et semblant fin prêts pour le match. En toute mauvaise foi, j'échange alors quelques regards de connivence avec les autres passants espagnols, comme si je n'avais rien avoir avec eux et semblant dire "Ah ces français,quel peuple de rustres..."